Le candaulisme est une pratique sexuelle qui intrigue certains, en excite d'autres, ou même suscite une certaine aversion. Voici ce qu'il faut savoir.
Le candaulisme, une pratique encore peu connue du grand public, intrigue par ses spécificités. Si vous êtes tombé sur ce terme et vous demandez ce qu'il signifie, vous n'êtes pas seul ! De plus en plus de couples libertins ou simplement curieux s'intéressent à cette pratique qui mêle voyeurisme et exhibitionnisme, où le partenaire tire du plaisir à voir l'autre s'exposer ou avoir des relations sexuelles avec une tierce personne.
Le terme "candaulisme" provient de l'histoire du roi Candaule de Lydie. Ce monarque du VIIIe siècle avant J.-C. trouvait sa femme d'une telle beauté qu'il désirait la montrer à son officier de confiance, Gygès. Lorsque ce dernier, caché, la vit nue, la reine, furieuse, força Gygès à tuer Candaule pour réparer cette trahison et prendre sa place sur le trône. C’est cette anecdote, rapportée par Hérodote, qui est à l’origine du concept de candaulisme. Dans cette version ancienne, on retrouve déjà les éléments centraux : le plaisir de montrer et d'être vu, ainsi que le rôle du tiers dans la relation sexuelle.
Aujourd'hui, le candaulisme va bien au-delà de ce simple mythe. Dans la sphère moderne, il se définit par l'excitation ressentie à exposer son partenaire, soit en le montrant nu, soit en le laissant avoir des relations sexuelles avec une autre personne sous le regard du conjoint. Cette pratique se distingue du cuckolding (ou cocufiage) qui, lui, repose souvent sur une dynamique d'humiliation pour le partenaire. Le candaulisme, quant à lui, se base sur la compersion, c'est-à-dire l'inverse de la jalousie : le plaisir éprouvé en voyant son partenaire prendre du plaisir avec une autre personne.
Si le candaulisme reste une pratique minoritaire, elle trouve des adeptes parmi les couples libertins, cherchant à pimenter leur vie sexuelle ou à explorer de nouvelles formes de plaisir.
Les motivations peuvent varier d'un couple à l'autre, mais le point commun reste la volonté d'inclure une tierce personne dans leur intimité.
Cette tierce personne peut être choisie via des sites de rencontres libertines, des réseaux sociaux, ou même dans des clubs libertins. Il est primordial de bien définir les limites de cette expérience pour éviter tout malaise ou conflit ultérieur.
D'ailleurs, le candaulisme n'est pas une pratique propre à la gent masculine et de nombreuses femmes sont excitées par l'idée de voir leur partenaire s'occuper d'une autre femme !
Comme toute pratique libertine, le candaulisme repose sur trois piliers fondamentaux : la communication, le consentement mutuel et le respect des limites. Il est essentiel que tous les participants soient à l’aise avec l’expérience. Voici quelques étapes à respecter :
Aborder le sujet : Le candaulisme ne doit jamais être une surprise. Il faut en discuter avec son partenaire dans un contexte serein et sans pression...
Choisir la bonne personne : Il est conseillé de ne pas impliquer quelqu'un de proche pour éviter tout attachement émotionnel ou complications.
Respecter les limites de chacun : Chaque couple doit fixer des règles claires, par exemple s'il y aura des contacts physiques ou si le conjoint se contente d'observer.
Sachez qu'il n'existe pas qu'une forme de candaulisme. Certaines personnes aiment choisir le partenaire pour leur moitié, d'autres vont avoir tendance à s'isoler dans une autre pièce et ne pas regarder, d'autres au contraire voudront être aux premières loges. Un candaule est d'ailleurs parfois simplement excité par l'aspect transgressif de la pratique et peut laisser son ou sa partenaire à un tiers sans plus d'implication !
Bien que cette pratique puisse renforcer certains couples, elle peut aussi entraîner des complications. À la suite d'une expérience candauliste peut naître de la jalousie ou un ressentiment. Une communication défaillante, des attentes mal alignées ou une mauvaise gestion des émotions peuvent fragiliser la relation.
Le candaulisme ne doit pas être utilisé comme une solution à une crise conjugale, mais plutôt comme une manière d'explorer de nouvelles formes de plaisir. Dans tous les cas, un couple en crise ne devrait jamais se lancer dans le libertinage pour tenter de renouer les liens, il s'agit plutôt d'un moyen supplémentaire de s'amuser à 2 :).
Il est difficile de trouver des études précises sur la prévalence du candaulisme, car il s'agit d'une pratique souvent cachée ou stigmatisée. Cependant, selon Psychologue.net, une augmentation des recherches sur le candaulisme a été constatée à partir de 2016, révélant un intérêt croissant pour cette pratique, particulièrement dans les sociétés occidentales. Environ 20 % des couples libertins auraient expérimenté cette forme de plaisir au moins une fois.
Le candaulisme, longtemps perçu comme tabou, commence à trouver une place dans les conversations modernes sur la sexualité. Ce fantasme, autrefois réservé à des cercles très restreints, tend à se démocratiser, notamment grâce à l'anonymat offert par les plateformes en ligne et les réseaux sociaux.
Pour autant, il reste encore beaucoup de stigmatisation autour de cette pratique. Elle est souvent mal comprise ou jugée moralement inacceptable, malgré la diversité des pratiques sexuelles contemporaines. Dans tous les cas, si vous envisagez ce type d'expérience, il est essentiel d'en parler à votre partenaire, ne serait-ce que pour sonder son désir. Votre fantasme n'est peut-être pas le sien !
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